« Le temps de la mission »

© J. Jagu

Après le Temps de Pâques – temps de consolation au contact du Ressuscité – survient celui qu’inaugure la Pentecôte, temps de la mission dans la force de l’Esprit ! Le Temps après la Pentecôte est, par excellence, le « temps de l’Église ». Nous y sommes !

« Quarante semaines » se sont écoulées depuis ma prise de fonction, le temps de faire connaissance et de saisir les enjeux de l’évangélisation dans ce beau territoire du pays d’Armel. Le temps également de commencer, avec un petit conseil constitué pour l’occasion, de discerner les grandes lignes d’un « projet pastoral ». Par ailleurs, une consultation libre et « interne » doublée d’un petit sondage « externe » ont été précieux pour recueillir attentes et idées inspirées. Les quelques lignes qui suivent sont le fruit de ces écoutes et de ces rencontres priantes bimensuelles. J’espère que chacun retrouvera des aspirations qui animent son cœur !

Précisons qu’une priorité n’est pas une exclusivité. Lorsque Jésus enjoint de s’adresser en priorité aux brebis perdues d’Israël (Mt 15, 24), son Cœur brûle de rejoindre bientôt « toutes les nations » (Mt 18, 19). À son école, nous voulons simplement nous concentrer sur quelques objectifs pour accomplir ce qui nous semble plus « urgent » (cf. 2 Co 5, 14) pour accomplir toute la mission attendue d’une paroisse.

Avant de nommer les trois priorités retenues, rappelons que la priorité des priorités reste la prière personnelle et communautaire, source de tout apostolat et de service. Intensifier l’adoration eucharistique et les offices nous permet de puiser l’Amour surnaturel avec lequel nous voulons aimer inconditionnellement toute personne et nous garde de réduire l’Église à une affaire seulement humaine. La mission de l’Église est l’œuvre de Dieu : c’est du Cœur du Christ où jaillit l’Esprit que tout doit repartir.

Nombre de personnes qui cherchent Dieu se tournent spontanément vers l’église qui L’abrite. C’est donc au plus près de la présence réelle du Seigneur que nous devons, prêtres et fidèles laïcs, veiller à nous relayer. Ceci pour tâcher d’être en premier lieu au service de la mission de Dieu, sa providence se chargeant très souvent de nous confier ceux qu’Il appelle au salut. « Quand J’aurai été élevé de terre, J’attirerai à Moi tous les hommes » (Jean 12, 32) : la mission est une affaire divine que nous devons servir et non une activité humaine que nous devons accomplir pour Dieu.

Or, nous constatons que la configuration actuelle ne facilite pas la rencontre simple et quotidienne avec les ministres et les fidèles disposés à accueillir toute personne.

  • Exemple de mise en œuvre : nous aménagerons un accueil chrétien au sein même de l’église principale, afin de faciliter un contact direct.

Si cette priorité bien connue est diocésaine (comme en témoigne la devise de notre évêque !) elle correspond précisément à la réalité de notre secteur où le nombre d’écoliers est particulièrement important. En France, un afflux surprenant a été constaté à l’occasion de Pâques et les demandes de baptêmes d’adolescents et de jeunes familles imposent de nous réorganiser.

  • Exemples de mise en œuvre : proposer chaque dimanche une liturgie de la Parole plus adaptée aux enfants de l’âge du catéchisme (distincte de l’éveil à la foi déjà existant pour les plus jeunes) ; proposer une catéchèse fondamentale pour les jeunes parents.

Enfin, nos ministères auprès des personnes âgées, des malades et des mourants d’un côté et des personnes en deuil de l’autre nous convainquent de la nécessité de développer cette mission. Le contexte euthanasiste français actuel nous oblige à être humblement mais davantage présents auprès de ceux qui ont besoin d’un amour vrai pour surmonter les épreuves ou s’apprêter à quitter ce monde. L’Église doit rejoindre ceux qui n’ont pas ou plus la force de venir à elle et leur apporter le Christ : son Amour, sa Parole, son Pardon, son Corps et son Sang et permettre aux plus âgés de conserver un lien vivant avec la communauté chrétienne.

  • Exemple de mise en œuvre : organisation d’un véritable covoiturage dominical.

Travailler davantage à l’accueil de tout homme (1), à l’évangélisation des plus jeunes (2) et à l’accompagnement des plus âgés (3) représente déjà un programme ambitieux. Plaise à Dieu que nous progressions ensemble dans ces trois domaines de « pauvreté » discernés en priorité.

Pour autant, je dois vous annoncer que notre équipe pastorale va se réduire un peu l’année prochaine. Nous passerons d’une équipe de cinq prêtres (quatre résidant à Ploërmel un à Taupont) à quatre prêtres (les abbés Simon, Gildas, un nouveau vicaire, l’abbé Juste, à Ploërmel, et l’abbé Georges à Taupont). En effet, nous dirons adieu et un grand merci aux abbés Léonard (nommé vicaire à Grand-Champ) et Mateusz (qui retourne en Pologne) ! Mesdames Christine Josse et Stéphanie Bouché, laïques en mission, continuent de servir avec joie au sein de notre équipe, qu’elles soient bénies pour leur ministère si précieux et avisé !

En conséquence, bien des missions devront donc être réorganisées. S’agissant de la célébration des messes dominicales sur notre secteur, voici la solution la plus réaliste que nous ayons trouvée pour l’année prochaine, voulant maintenir au mieux l’offre extrêmement riche qui est faite dans notre secteur. Avant tout, je souhaite spécialement saluer les équipes de messe des paroisses de Montertelot et Monterrein qui auront vaillamment entretenu la flamme des messes dominicales jusqu’à cet été, et je redis que nous ferons tout notre possible pour que les clochers dans lesquels on ne célèbre plus régulièrement la messe dominicale restent des lieux de prière accessibles et des églises où puissent être célébrés baptêmes, mariages et funérailles des habitants de la commune, sans oublier, bien-entendu le pardon annuel ou la fête patronale.

La réduction des célébrations, imposée par celle des célébrants n’empêchera pas les enfants du Pays d’Armel d’avoir au moins 6 messes chaque dimanche à moins d’un quart d’heure de voiture, ce qui reste une grande grâce dans la France de 2025. En outre, nous réaménageons certains horaires pour offrir un éventail plus large.

Rendons grâce à Dieu pour cette offre, en rendant amour pour Amour !

En restant à votre disposition, avec chacun des membres du conseil pastoral, continuons d’écouter l’Esprit Saint qui conduit fidèlement et patiemment son Église. »

Abbé Simon Chouanard,

curé d’Augan, Campénéac, Loyat, Ploërmel, Monterrein, Montertelot et Taupont